Télégraphe Chappe à Marcy sur Anse
Sortie au Télégraphe Chappe à Marcy (sur Anse) mercredi 26 mars 2025
Et repas au restaurant Le Télégraghe
Superbe vue sur le site de la tour du télégraphe, malgré le temps couvert. Lorsque la météo est clémente on peut voir le Mont blanc. Aire pour pique-niquer.
Nous sommes accueillis par 2 bénévoles de l’association Côté tour, dont le responsable Pierre Baton.

En 1793, Claude Chappe (1763-1805), né dans la Sarthe, d’une fratrie de 5 frères et 5 sœurs, conçoit un système qui permet l’envoi de signaux de station en station : le télégraphe aérien. Son frère aîné, Ignace étant député à l’Assemblée législative, lui facilite les démarches administratives pour faire reconnaître son invention. Grâce à un mécanisme consistant en un bras principal appelé : régulateur, avec 2 petits bras articulés aux extrémités, appelés : indicateurs. 2 positions sont utilisées pour le régulateur : vertical et horizontal. L’oblique permettait de placer les indicateurs. Sur chaque indicateur 7 positions sont possibles. Les stations étaient positionnées sur des lieux en hauteur ou installées sur des tours construites à cet effet. Pour permettre de voir les signaux, des lunettes grossissant de 40 à 60 fois, étaient fixées de chaque côté afin de voir le message à transmettre, «dépêche télégraphique », et vérifier la bonne réalisation du message émis. Le télégraphe ne fonctionnait donc ni la nuit ni par temps de brouillard.
La distance séparant deux stations doit être comprise entre 8 et 12 km. Toutefois, selon le relief, cette distance peut être portée à 20 km ou réduite à 2 km.
Régulateur et indicateurs sont manoeuvrés depuis une pièce située sous le toit, à l’aplomb du mât, par un ensemble de leviers appelé manipulateur « D » qui reproduit exactement les mêmes positions que les éléments qu’ils actionnent.

Seuls les signaux de service étaient identifiables par les stationnaires… qui devaient savoir lire et écrire. Ils étaient chargés de l’entretien du matériel (graissage des bras, changement des cordes en chanvre,…). Ils transmettaient le code sans le comprendre. Ils étaient surveillés par des inspecteurs.
Les autres signaux correspondaient à un codage : la 1ère partie, se faisait à partir d’un registre de 92 pages contenant 92 lignes, soit 92 signaux. Les signaux se « lisaient » donc par groupe de 2 : le 1er indiquant la page, le second la ligne. Seules quelques personnes habilitées, les directeurs, avaient le registre du « vocabulaire » ! Souvent détenu en préfecture, c’était un réseau secret de l’armée.
Il y avait 535 stations relais, réparties sur 5000 km de lignes, 29 villes étaient desservies. En 1794, existait la ligne entre Paris et Lille. En 1807, celle entre Paris et Lyon, comprenait 58 stations, Marcy étant la 55ème, entre Theizé à 8,3 km et Dardilly à 9 km. Il fallait environ 1h pour qu’un message soit transmis entre Paris et Lyon. Une vingtaine de tours reste opérationnelle. Sous Napoléon, 3 stations dans les Alpes permettaient d’aller jusqu’à Venise. Il existe une tour fictive à Chiroubles.
En 1854 : c’est l’arrêt du télégraphe. La tour est rendue à la commune. En 1982, elle sera inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, date de sa remise en état initiale.
Des travaux de restauration intégrale de son mécanisme ont eu lieu en 2022. L’association Côté tour assure les visites.La tour de Marcy de forme carrée, a été construite spécialement pour accueillir le télégraphe. Elle mesure 4,08m de côté et 6,17m de hauteur. Au rez-de-chaussée se trouve une pièce sommairement meublée qui sert de lieu de repos pour le stationnaire en dehors de ses heures de services (le stationnaire ne doit en aucun cas quitter la tour -art.6 du règlement). A l’étage, accessible par une échelle, se trouve « la chambre d’observation » ou de « manipulation » qui abrite le mécanisme de commandes appelé le « manipulateur ».
L’ensemble du système pèse environ 1 tonne. Le mât avec échelle, mesure 9 m de haut, il est fait en chêne et peint en blanc ou bleu, afin de se confondre avec le ciel. Les poulies sont en orme. Le signal est peint en noir pour être plus visible et en persienne pour échapper au vent. Il est bloqué en position verticale lorsqu’il est au repos.
Lors de la construction des tours de télégraphe, le peuple en a détruit plusieurs car il y avait une certaine méfiance, défiance face au secret qui plus est militaire !
Les lunettes télégraphiques (grossissant de 40 à 60 fois) étaient fixées sur les 2 murs face à face. Il existe 60 lunettes encore identifiées. Il en existait 1800 à l’époque. Marcy en a 2.
En 1845, un télégraphe électrique est créé : le Foy Breguet… suivis de plusieurs autres qui ont amélioré la rapidité des communications.