Du traité de Verdun à l’an Mil
Suite aux fouilles archéologiques réalisées en 2019 (de janvier à juin) à la hauteur du jardin de l’ancien couvent des Minimes, s’est tenu un colloque international scientifique. Cette conférence « Du traité de Verdun à l’an Mil » à Mâcon le 10 novembre 2023 ouverte à tous, le clôture.

Le diagnostic avait eu lieu en 2016 pour la création d’un parking souterrain, soit 4 m de profondeur. Ces fouilles ont permis de révéler plusieurs niveaux du XVIIIe siècle à l’antiquité, dont des remparts du 4/5e siècles sur 7 ha.
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(un denier au temple de Louis le Pieux année 824)
Place de la porcherie » qui correspond au jardin était ainsi nommée la zone dans les textes anciens. Pas de construction (pas de remparts !) sauf en bois et terre, ainsi que des allées et système de drainage : Les archéologues découvrent une couche assez épaisse de « terre noire » qui correspond à la couche médiévale. Découverte du trésor de Mâcon datant de l’an 270 = des statuettes.

Les fouilles archéologiques ont mis en évidence une très importante occupation carolingienne qui pourrait être datée de la deuxième moitié du IXe siècle. Les premières conclusions poussent à envisager que la ville de Mâcon connaît dès cette époque une première extension vers le sud, depuis le « castrum », en direction de la nécropole antique et médiévale dite « des Cordiers ». (photo 5) Ce développement de la ville, précoce, associant habitats et artisanat orienté en particulier autour de la métallurgie pourrait avoir été voulu par les pouvoirs en place, ceux de l’évêque ou/et du comte de Mâcon.

La mise en place d’une importante fortification comportant un large fossé de défense (7 m de large et 2 m de profondeur) et une palissade, sur la face interne avec des poteaux de 40cm de diamètre, est très symptomatique de cette volonté des édiles d’assurer la protection des nouveaux espaces, pôles de production et gages de prospérité. La muraille telle qu’elle apparaît en 1997.
Les fouilles au niveau du couvent ont révélé une occupation carolingienne, qui associait habitats et artisanat, entourée par une énorme fortification en terre/sable/bois d’environ 14 m peut-être plus, et de 80 cm d’épaisseur. Les « trous de poteaux » ont un diamètre de 20 à 50cm !
Construction de murs avec pierres posées avec champ à l’oblique : date du 8e siècle à l’an mil.
Evocation de la zone de forge avec, à proximité, la possible habitation du forgeron et les fortifications de terre et de bois.


Le bâtiment de 8,30 m de long sur 6,60 m de large. Sol avec argile, petit foyer/fosse de stockage/parties de parois internes. Une fosse d’extraction d’argile devenue dépotoir pour les déchets de fer/cuivre/fragments de moules. On sait que ce lieu a accueilli de la métallurgie car les archéologues ont retrouvé de nombreuses battitures = petits fragments qui sautent quand le forgeron frappe, et enclume = pierre en granit.
Ce lieu accueillait également une fabrique de céramique : il a été retrouvé des céramiques à pâte grise. La 1ère production date de la 2ème moitié du 2e siècle : cette technique offre une meilleure qualité que la céramique orangée. Prouve vie du site début du VIIIe siècle puis 2ème moitié 9e/10e siècle pour gros bâtiments. Puis le site disparaît.
Contexte historique : Cet essor n’est pas propre à Mâcon, mais à toute la région !
C’est un moment crucial : milieu du 6e siècle, la peste justinienne, catastrophe démographique. Vraie rupture, puis la croissance redémarre au 7e siècle (629)
L’approvisionnement remontait de la Méditerranée par la Saône jusqu’à Châlon, ville alors très importante. Des preuves monétaires (frappes) ont été retrouvées à Mâcon, circulant dans l’empire carolingien. Il y avait aussi la voie vers l’ouest, vers la Loire /Autun : c’était la route du sel/forges/céramiques. La base de ce réseau artisanat/paysan et la population s’est implanté vers les ports/ péages donc dans la plaine de la Saône.
Rq : Le 1er pont date du 11e siècle : pas de trace de plus ancien. La création des quais date du 18e/19e siècle pour protéger les habitations et les commerces des crues. Les bords tels qu’ils étaient avant ont disparus. La Saône avait plusieurs bras, et de nombreuses zones de gué, fin de la période gauloise, et coulait beaucoup plus à l’ouest !

