Musée du compagnonnage à Romanèche Thorins
Fondée en 1871, l’école de tracé de charpente de Romanèche-Thorins (appelée Ecole professionnelle pratique de stéréotomie appliquée à la construction, plus connue sous le nom d’École de Trait) bénéficiait d’une importante renommée en France. Son fondateur, Pierre-François Guillon, compagnon charpentier, du Devoir de Liberté, transmettait à ses élèves un enseignement en dessin, découpe des matériaux et techniques des métiers du bois.
Le musée propose de découvrir l’histoire de l’école et du compagnonnage ainsi que les nombreux chefs-d’oeuvre des compagnons charpentiers.
LHP a organisé une visite le 4 décembre 2023, profitant de l’exposition « 50 ans de vendanges dans le Beaujolais » du photographe néerlandais Franck De Jongh, réalisée par le département de Saône et Loire et le musée du compagnonnage. De nombreuses photos en noir et blanc ou couleur, hélas trop souvent en petit format à notre avis, des anecdotes, des dessins, … qui ont ravivé des souvenirs chez les visiteurs qui peuvent avoir des clichés semblables dans leurs albums photos.

Pierre-François Guillon est né le 13 juin 1848 à Romanèche-Thorins. Fils d’un Maître charpentier établi dans une vaste maison du bourg, il commence à l’âge de 14 ans un apprentissage dans l’entreprise familiale. Souhaitant poursuivre sa formation parmi les compagnons, il quitte Romanèche-Thorins pour effectuer son Tour de France et débute à Auxerre en mars 1866, où il est admis par les compagnons du Devoir de Liberté sous le nom compagnonnique de « Mâconnais l’Enfant du Progrès ». Il séjourne ensuite dans plusieurs villes, Paris, Blois, Angers et Tours.
De retour à Romanèche -Thorins en 1871, il fonde l’École pratique de stéréotomie appliquée à la construction dans le but de former des « ouvriers d’élite ». De nombreux élèves viendront jusqu’en 1923 se perfectionner en charpente, menuiserie et coupe de pierre auprès d’un professeur soucieux de transmettre ses connaissances et donner à ses élèves une solide formation professionnelle.
L’école de Trait Chaque année, une vingtaine d’élèves en apprentissage, âgés d’au moins quinze ans, venaient suivre son enseignement. Les élèves étaient internes et les cours répartis sur trois ans. L’école ouvrait également ses portes à d’autres élèves, des compagnons, ouvriers ou entrepreneurs qui souhaitaient se perfectionner ; ils étaient externes et ne suivaient que les cours du soir. La formation commençait par l’étude des assemblages, puis les élèves étaient initiés à l’art du tracé de charpente. Pour parfaire un apprentissage complet du métier de charpentier, Pierre-François Guillon basait son enseignement sur la théorie mais également sur la pratique avec la réalisation de maquettes en petit modèle mais également à grande échelle dans le cadre de chantiers dans son entreprise de charpente. Rq : Le tracé de charpente et le compagnonnage sont inscrits par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.